Presentation
ChapitreI
ChapitreII
ChapitreIII
ChapitreIV
ChapitreV
ChapitreFinal
DelaTerrealaLune
INV-numero

Philéas FOGG a disparu ! En tout cas c'est que l'homme essaye de nous faire croire au début de ce plan. En fait son chapeau dépasse bien trop du cadre pour que la ruse fonctionne... mais bon soyons indulgents, Philéas n'est pas encore habitué à cette caméra. Il se relève d'un coup, croyant donc nous surprendre, mais très vite Jules VERNE le rappelle à l'ordre.

Philéas reprend son sérieux et s'écarte solennellement du cadre pour nous dévoiler le paysage. On peut découvrir le Nautilus, le fameux vaisseau du Capitaine NEMO, en train de baigner dans les eaux tranquilles de la Loire. Au loin, sur l'autre rive, on discerne quelques grues étranges, les traces d'une architecture gigantesque, et le pont transbordeur traversant le fleuve... toute l'histoire de la ville de Nantes mélangée à l'imaginaire de Jules VERNE.

FOGG (BOB) fier
de son p'tit numéro !

Pour ce plan la difficulté première était évidemment la création pure et simple du Nautilus ! Frédéric et Cédric ne voulaient pas matérialiser une gravure déjà existante... d'ailleurs aucun document sur le fameux submersible n'a été consulté pour volontairement arriver à un appareil à l'architecture unique. En fait lors de la conception Frédéric s'est basé sur les souvenirs lointains qu'il avait du vaisseau de 20 000 Lieues sous les Mers (quelques films et les gravures des romans), mais surtout en évitant de croiser une image récente qui viendrait orienter la construction.

INV-grandnautilus
INV-dosnautilusINV-facenautilus

Ci-dessus le Nautilus tel qu'il apparaît dans le plan final.


Ci-contre à gauche et à droite le submersible respectivement de dos et de face avec ses "couleurs d'origine".

Pour affirmer l'esprit naturaliste de Jules VERNE, nous avons ajouté un périscope et une cheminée, ainsi qu'un cockpit et sa trappe d'accès entourés d'une rambarde (nécessaire au chapitre suivant). Enfin, petite touche inconsciente, les grandes coupoles latérales sont encastrées et protégées de six montants en étoile à la manière d'un certain vaisseau d'une certaine trilogie... sans arrière pensée !

INV-wireframenautilus

La vision en "fil de fer" met en évidence la symétrie de la structure. Pour construire le Nautilus il n'a suffit de construire qu'une demie tranche de l'appareil puis d'effectuer 5 copies de cette dernière inclinées entre elles de 60°. On obtient alors une sorte de fuselage hexagonal sur lequel il ne reste plus qu'à poser des éléments de décor comme hublots, périscope, échelle, cheminée... etc.

INV-transbordeur

Revenir "dans le temps" sur les quais de la Fosse, puisque c'est ici que nous avons tourné la matière première, impliquait que nous retrouvions un peu du passé des Nantais, et ceci ne pouvait avoir lieu sans l'apparition du si noble pont transbordeur... Quelques villes en France ont leur pont, mais celui de Nantes a été détruit, alors mutilé par la rouille, et les jours horribles de sa lente destruction ont à jamais marqué l'esprit des nantais. C'est notre "Tour Eiffel" qui a été ainsi effacée, une partie de l'identité de la ville. C'était un devoir pour ZARF PROD de faire réapparaître le monument si cher au coeur des riverains qui se souviennent encore. Nous sommes hélas trop jeunes pour avoir réellement connu le pont (il était déjà détruit à notre naissance), alors nous avons fait appel à des photographies d'archive pour le faire renaître.

au fond, sur l'autre rive,
le pont transbordeur

INV-phototransbordeur
INV-tracetransbordeur

Cédric a proposé un jeu de photographies du pont à Frédéric, et finalement un cliché précis a été choisi pour sa perspective particulière (qui s'accordait le mieux avec le paysage dans lequel il devait être incrusté).

Malgré tous les traitements d'image possibles et imaginables sous logiciel informatique, la trop faible qualité de la photo d'origine empêchait l'identification parfaite des détails du pont, Frédéric a dû renforcer visuellement les montants de la structure en les recouvrant de tracés vectoriels droits.

Finalement ce sont ces tracés qui sont incrustés dans le plan, il ne reste absolument plus rien du véritable pont, le dessin étant très réduit et dégradé par le traitement vieille pellicule sépia, le résultat était suffisamment convainquant pour ne pas avoir besoin de chercher plus loin.

INV-quaisbruts

Pour donner un peu de vie à la scène il fallait animer tous les objets en place. Le décor a été découpé dans le sens de la profondeur en 3 grandes couches : à l'avant plan nous avons les quais, derrière la Loire, puis au fond la rive sud.

Les quais ont du subir de grosses modifications, comme pour la Place Graslin nous avons recouvert le tout de sable du Sahara (mais avec ici un grain plus fin, et des vaguelettes plus aplaties), un tapis "rouge", dessin 2D, a été déroulé au sol et un portillon noté "Embarcadère", généré en 3D, à été placé juste au niveau de l'échelle du Nautilus.

les quais de la Fosse lors du tournage

INV-codecouleur

Cette visualisation au goût esthétique assez discutable affecte une couleur différente à chaque couche, le fond violet, l'eau bleue et les quais verts illustrent les 3 grandes profondeurs mises en jeu dans ce plan.

La Loire a posé plus de problème, ce qui donne l'impression "d'eau" est un mélange des reflets réellement tournés sur place couplés aux "reflets synthétiques" des éléments du fond (pour les puristes : duplication des objets par inversion verticale avec déformation ondulatoire progressive). Tous ces éléments, appelés perturbations naturelles, sont plus difficiles à générer. De la même manière la fumée qui s'échappe de la cheminée du Nautilus est elle-même modélisée à l'aide de particules dont on définit la source, la vélocité, la transparence... etc. Tant de facteurs qui en se mélangeant finissent par recréer un système chaotique propre à l'imprévisible nature des phénomènes atmosphériques (et aquatiques).

Entre les quais et la Loire on peut évidemment remarquer le Nautilus (auquel a été imprimé un léger mouvement de va et vient vertical et rotatif, simulant la masse flottante en mouvement), mais aussi la présence du Remorqueur (café célèbre à Nantes installé à même la cale de l'un de ces vieux bateaux)... Sur le plan il avance tranquillement, se dirigeant vers l'ouest, regagnant l'océan... Alors que dans la réalité il est amarré, toujours au même endroit, depuis des années. Mais bon, c'était l'occasion ou jamais de lui offrir sa liberté...

INV-remorqueur

le remorqueur
(et son faux reflet)

haut de page

chapitre précédent : I - L'Invitation

chapitre suivant : III - vers La Tour des Nuages

L'Invitation Extraordinaire © copyright 2000 ZARF PROD
tous droits réservés & reproduction interdite

Le film a été montré a beaucoup de monde en festivals et
certaines personnes en sont venues à penser que nous
avions réellement construit une réplique du Nautilus, évidemment un tel chantier aurait demandé des
semaines et aurait coûté plusieurs milliers de
francs afin d'obtenir un résultat crédible.


Non, le plus simple était évidemment
la voie de la synthèse. Avec un soft
3D, la construction du sous-marin
n'a demandé que 30 à 40 heures
de travail (2 bonnes journées).

Finalement les éléments esthétiques les plus évocateurs du Nautilus dans l'esprit du public ont été gardés : le nez en pointe, les fameuses écailles métalliques sur le dessus et les petits hublots latéraux rappelant les traits d'un monstre marin, même si ici nous avons affaire à un corps fuselé rappelant plutôt la forme de l'espadon.